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Revue de presse: Madame le Figaro
- Par nounouaurelie
- Le 09/02/2014
20 janvier 2014Mieux vaut une nounou aimante
qu'une crèche impersonnellePar Sandra Franrenet Alors qu’il manque 500 000 places en crèche, des légions de parents avouent se rabattre « faute de mieux » vers des assistantes maternelles ou des nounous. Un « choix par défaut » qui désole nos spécialistes de la petite enfance, convaincus que le lien qui se tisse avec nos bambins importe plus que la nature de la structure d’accueil.
« Quand nous avons emménagé à Paris, notre fille avait 18 mois. Notre première mission a été de lui chercher un mode de garde », raconte Rodolphe, 39 ans. En attendant de trouver une solution, le couple écume les parcs pour occuper sa progéniture. « Nous côtoyions quasi exclusivement des nounous. Certaines s’occupaient bien des petits, mais d’autres se retrouvaient là pour papoter entre elles, se souvenant de l’existence des enfants uniquement quand ils pleuraient trop fort ! C’était consternant. » D’autant plus que, jusque-là, la fille de Rodolphe était gardée par une nounou en qui il plaçait toute sa confiance. « Le problème de Paris, explique-t-il, c’est l’anonymat. En province, la réputation des professionnels les précède. Ici, personne ne se connaît et le manque de place oblige parfois à être peu regardant, surtout quand on arrive en cours d’année. Du coup, j’ai été vraiment soulagé quand nous avons obtenu une place en crèche. J’ai l’impression que le personnel est mieux qualifié et plus contrôlé. »
Des figures d'attachement très importantes
Un témoignage qui, s’il ne l’étonne pas, désole le psychosociologue Jean Epstein. « La plupart des parents sont persuadés que le summum de la structure d’accueil est la crèche collective. Ils se rabattent sur les assistantes maternelles en dernier recours. Il faut absolument tordre le coup à ce fantasme ! », insiste l’auteur d’Assistantes maternelles : un monde extraordinaire (1). À écouter ce spécialiste, les nounous ne devraient jamais être vues comme « un choix par défaut » car ce qui se joue entre elles et l’enfant est capital.
Partageant ce point de vue, la psychothérapeute Isabelle Filliozat (2) confirme : « Le cerveau de nos bambins se construit dans l’interaction avec d’autres humains. Les assistantes maternelles et auxiliaires parentales représentent des figures d’attachement très importantes du fait de leur présence. » D’où l’importance de trouver la nounou idoine.Apprendre à défusionner d’avec maman
Soucieuses de tranquilliser les parents effrayés à l’idée de tomber sur Tatie Danielle, des agences de plus en plus spécialisées proposent leurs (coûteux) services pour caster Mary Poppins. Voire la fabriquer. Formations en tous genres, mallettes créatives, livres d’activités…, ces structures ne lésinent pas sur les moyens pour offrir à leur clientèle la perle rare qui s’adaptera à toutes leurs exigences. Dernière lubie à la mode : la nanny bilingue. Si ce service quatre-étoiles a été boudé dans un premiers temps, il cartonne depuis deux ans. « La demande a été multipliée par cinq ! Pour y répondre, nous travaillons avec plus de 500 salariés », se réjouit Antoine Gentil, co-fondateur deSpeaking-agency. Sur ce même créneau de la garde haut de gamme, Lucinda de Cicco a fondéBaby Prestige. Son crédo : offrir à bébé « le meilleur, tout simplement ». Cette simplicité a un coût que la psychologue de formation ne nie pas. « Mes clients sont aisés. Les prix que je pratique sont adaptés aux prestations proposées : assistantes maternelles triées sur le volet, flexibilité et disponibilité 24 heures sur 24. »
Les parents qui n’ont pas les moyens de faire appel à ces nouveaux chasseurs de tête sont-ils condamnés à embaucher des aides qui ne sont ni bilingues, ni formées aux activités censées booster la créativité de Junior ? Sans doute. Mais à écouter nos spécialistes, c’est loin d’être un problème. « Tout ça, c’est du gadget », répond Jean Epstein, persuadé que l’essentiel pour nos têtes blondes est d’être gardé par une personne avec qui « la mayonnaise prend bien ».
Les bébés ont besoin d'attachement
« Durant ses trois premières années, le boulot d’un enfant, c’est de prendre confiance en lui et dans les personnes qui s’occupent de lui, et, ce, afin d’apprendre à défusionner d’avec maman. Ni plus, ni moins », précise-t-il. Même son de cloche du côté d’Isabelle Filliozat selon laquelle une bonne assistante maternelle doit interagir avec le bébé, être chaleureuse et aimante. Point final. « Je suis effarée de voir qu’on enseigne encore à ces professionnelles de ne pas s’attacher ! Cette consigne va à l’encontre de toutes les études scientifiques qui montrent que les bébés ont besoin d’attachement », martèle l’auteure du bestseller, Au cœur des émotions de l’enfant (2). Ce n’est certainement pas Élodie qui dira le contraire. Aujourd’hui maman d’une petite Flore, cette architecte dynamique a assisté à un véritable défilé de nounous durant son enfance. Devinez quoi : la seule qui l’ait profondément marquée est une « mamma » ivoirienne qui la couvrait de câlins quand elle avait le cœur gros.
(1) Assistantes maternelles : un monde extraordinaire. Éditions Philippe Duval (2013).
(2) Au cœur des émotions de l’enfant, Éd. JC Lattès (1999).Vous pouvez retrouver cet article içi : http://madame.lefigaro.fr/societe/mieux-vaut-ounou-aimante-quune-creche-impersonnelle-200114-663678