Vive la motricité libre!
Sur un tapis d'éveil, on joue, se tourne, fait de la musique, tente d'attraper les doudous suspendus ou autour de soi, on rit aux éclats, se fait masser les petons ou le petit bidou, on écoute les comptines, découvre differentes balles ou hochets...
Les stimulations sensorielles sont importantes pour développer ses capacités sensori-motrices.
Dans le transat on digére, observe les copains, se laisse aller à une micro sieste.
Le temps de calme est tout aussi bienvenu que les temps d'éveil.
Petite explication sur la motricité libre selon Emmi Pikler :
Emmi Pikler est hongroise. Elle a fait ses études de médecine et sa spécialisation en pédiatrie dans les années 30 (et oui, tout ça ne date pas d'hier!!) à Vienne.
Le sujet de la thèse de spécialisation en pédiatrie d'Emmi Pikler, était le développement moteur des enfants.
Elle démontre que les bébés peuvent franchir toutes les étapes du développement moteur, du coucher sur le dos à la marche assurée, par eux-mêmes, sans que l'adulte n'ait besoin de leur enseigner aucune position (sur le ventre, assis ou debout...) ou moyen de se déplacer (ramper, quatre pattes, marche...), à condition qu'il vive dans un climat de sécurité affective et dans un environnement adapté.
Dans ce cadre, l'enfant s'exerce spontanément à se mettre dans telle ou telle position et à en ''sortir'', à se déplacer.
Il fait preuve de prudence, de persévérance, d'habileté pour accéder à la à la position ou au mouvement qu'il souhaite.
Le jeune enfant libre de ces mouvements ne fait jamais preuve de maladresse. Il ne se fait pas mal car il apprend à connaitre ses limites et à se protéger lui-même.
Cette activité autonome est pour lui une grande source de joie et de satisfaction. Ses réussites contribuent à lui donner confiance en lui et augmente la bonne image qu'il a de lui-même.
Tous les enfants qu'elle a étudiés pour sa recherche franchissent les étapes de la position horizontale à la position verticale dans le même ordre, mais chacun à son rythme et à sa manière. La qualité de leur motricité est la même, que l'enfant ait été précoce ou lent dans ses acquisitions.
Si un adulte cherche à intervenir dans ce développement spontané, naturel, veut apprendre à l'enfant une posture ou un mouvement, non seulement cela n'est pas nécessaire, mais il risque d'entraver la bonne marche de ce développement. Il peut introduire une posture alors que l'enfant n'a pas encore acquis les préliminaires à sa réussite dans cette étape là. Cela peut avoir plusieurs conséquences dommageables.Par exemple, si on met trop précocement un enfant en position assise, l'enfant qui n'a pas suffisamment musclé son dos et exercé son équilibre, le tronc soulevé du sol, ne peut tenir confortablement assis. Son dos en réaction va se voûter. L'enfant pour ne pas tomber sur le côté va devoir consacrer toute son attention à ne pas perdre l'équilibre et ne pourra donc pas jouer dans cette position. Les chutes sur le côté seront des échecs pour l'enfant qui peuvent le décourager de prendre des initiatives par la suite.
htt
Michèle Forestier, kinésithérapeute, a observé et accompagné des bébés pendant de nombreuses années. Elle a pu constater l’importance de l’environnement (humain et matériel) sur l’installation de la motricité. Elle apporte des conseils très concrets aux parents et au personnel de la petite enfance à travers des conférences: